1 mois, 1 oeuvre | Décembre 2022

Du 2 au 24 décembre 2022

 

L'oeuvre

Certaldo 1° etat
1994
Lithographie et tirages gélatino-argentiques
Collection de l’Artothèque de Saint-Priest

En écho à la biennale d’art contemporain "Manifesto of fragility" placée sous le signe de la fragilité du monde, nous présentons ce mois-ci une lithographie d’Ernest Pignon-Ernest, "Certaldo 1° etat", du nom d’une petite ville de Toscane. Réalisée en hommage à Pier Paolo Pasolini, cette lithographie nous entraîne sur les traces d’un artiste prolifique (cinéaste, journaliste, dramaturge, acteur, poète…) au destin tragique. L’œuvre représente un portrait du cinéaste dessiné au fusain et  imprimé en lithographie. Il s’agit du travail préparatoire de Pignon-Ernest avant de réaliser ses pochoirs grandeur nature. Dans la partie inférieure de la lithographie sont contrecollés trois tirages gélatino-argentiques, prises de vues de trois pochoirs de Pignon-Ernest installés dans les rues de Certaldo en 1980. Pasolini y est représenté en martyr : crucifié la tête en bas. Ernest Pignon-Ernest profondément marqué par cet artiste, porte aux yeux du monde l’injustice d’une disparition brutale et d’un crime non élucidé. En effet, en 1975, Pasolini est assassiné dans des circonstances d’une extrême violence et encore énigmatiques à ce jour… Règlement de compte, crime mafieux, assassinat politique ? Ernest Pignon-Ernest dit que c’est le climat d’hostilité générale envers le cinéaste qui a permis ce crime (il fut l’objet d’une centaine de procès, fut diffamé, les bobines de son film Salo furent volés par la mafia…). En 1988, Pignon-Ernest installe de nouveaux pochoirs dans les rues de Certaldo. A nouveau, en 2015, voyant arriver les 40 ans de sa disparition, il colle des images de piéta dans les rues de Rome, Matera et Naples : Pasolini porte son propre corps mort.  
Fasciné par toutes les formes de résistances, Pasolini était à la fois marxiste et chrétien, très critique envers la bourgeoisie et la société consumériste dont il pensait qu’elle mènerait à une deshumanisation du monde. Il assumait son homosexualité dans une Italie conservatrice et puritaine. Réalisateur majeur du cinéma, il reçoit plus de quatorze prix et neuf nominations pour son œuvre cinématographique. On peut citer : L'Évangile selon saint Matthieu, Théorème, Médée, la Trilogie de la vie, Salo, Œdipe Roi... Il est également auteur de nombreux romans, nouvelles et poèmes.
 « Cette Italietta a été un pays de gendarmes qui m’a arrêté, poursuivi, persécuté, tourmenté et lynché depuis bientôt vingt ans. […] Sans doute ai-je eu ce minimum de dignité qui m’a permis de cacher l’angoisse de quelqu’un qui, pendant des années et des années, s’attendait chaque jour à voir arriver une citation du tribunal et qui évitait avec terreur de regarder les ¬kiosques à journaux, pour ne pas lire sur d’infâmes publications des nouvelles scandaleuses [me] concernant.» Pier Paolo Pasolini
 

L’artiste

Pionnier et initiateur de l’art urbain en France, Ernest Pignon-Ernest installe ses dessins charbonneux dans les rues depuis les années 70 [jouant avec les matières et imperfections des murs, utilisant les éléments architecturaux…]. Ernest Pignon, de son vrai nom, est né en 1942 à Nice. Engagé politiquement et socialement, Ernest Pignon-Ernest développe un art qui cherche à bouleverser les mentalités, à ouvrir les esprits sur la réalité du monde.
Dans les années 70, avec ses premières œuvres, il dénonce notamment la guerre d’Algérie, l’apartheid en Afrique du Sud, la situation des immigrants en Europe… (…) Ses croquis, ses dessins, ses pochoirs et ses collages [grandeurs nature] cherchent à provoquer le spectateur, le perturber, le forçant à voir en face la réalité subie par des millions de gens.
En soulignant les événements historiques de l’humanité et en révélant les injustices. Comme en 1975 où l’artiste s’est engagé au côté du MLF pour dénoncer la campagne réactionnaire contre l’avortement dont le projet de loi était alors débattu et soutenu à l’assemblée nationale par Simone Veil. Ernest Pignon-Ernest avait alors retourné le slogan « l’avortement tue » par « oui l’avortement tue, mais d’abord des femmes ! » en livrant dans la rue l’image difficile d’un corps de femme nue dont la mise en scène s’approchait de la terrible réalité.
Source: Violaine Pondard street-art-avenue.com
 

La technique

Inventée à la fin du XVIIIe siècle, la lithographie est une technique d'impression fondée sur la répulsion réciproque de l'eau et des corps gras. L'artiste réalise un dessin avec une encre ou un crayon gras sur une pierre calcaire dont le grain naturel accroche le corps gras. La pierre est ensuite lavée avec une solution d’acide nitrique qui fixe le dessin, elle est enduite d’une couche de gomme arabique qui protège les parties destinées à rester blanches. La pierre est humidifiée et encrée à l’aide d’un rouleau. Seules les parties grasses retiennent l’encre. La feuille de papier est ensuite posée sur la pierre et l’ensemble est mis sous presse.
Le procédé offset (actuellement le procédé majeur d’impression) est un dérivé direct de la lithographie.

Les rencontres

Découvrez une présentation de l'oeuvre et de l'artiste lors des rencontres organisées par Aurélie. Elles durent maximum 30 minutes, elles sont gratuites, sur inscription (y compris le jour même) au 04 81 92 21 60 | artotheque@mairie-saint-priest.fr

* Vendredi 16 décembre 2022 à 10h30
* Mercredi 21 décembre 2022 à 15h

Belle découverte !  

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Retrouvez le flyer du mois de Décembre 2022 en cliquant ICI

Festival Bulles d'air 2022

Emanata, oeuvres d'art imprimé | Exposition

 

L’artothèque vous présente pour la première fois «Emanata, oeuvres d’art imprimé », une sélection d’estampes qui a récemment intégré ses collections d’art contemporain. Emanata dévoile douze créations originales réalisées par des artistes comme Pierre La Police, Loulou Picasso ou encore Lisa Mouchet où l’imaginaire joue avec les codes de la bande dessinée et de l’image graphique.

Initiée par le ministère de la Culture dans le cadre de «BD 2020, l’année de la bande dessinée», cette commande, portée par le Centre national des arts plastiques (Cnap) en partenariat avec l’Association de développement et de recherche sur les artothèques (Adra) et la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême, vise à souligner les liens qu’entretient la bande dessinée avec les arts visuels dans la création contemporaine.

Artistes: Stéphane Blanquet, Clément Charbonnier Bouet, Jérôme Dubois, Philippe Dupuy, Pierre La Police, Camille Lavaud, Gabrielle Manglou, Amandine Meyer, Lisa Mouchet, Saehan Parc, Loulou Picasso, Sammy Stein.

Modalités d'accès

Du vendredi 10 juin au samedi 2 juillet 2022 | Hall de la médiathèque et secteur Adulte (2e étage de la médiathèque)
Entrée libre | Ouvert à tous

Visites commentées de l'exposition

Inauguration de l'exposition en présence d'Eloïse, artothécaire de Saint-Priest
Vendredi 10 juin 2022 à 18 h
Hall de la médiathèque | Réservation conseillée | Gratuit

Conversation avec les oeuvres (durée 30 min)
· Samedi 11 juin 2022 à 10 h 30
· Mardi 21 juin 2022 à 17 h
· Mardi 28 juin 2022 à 17 h
Hall de la médiathèque | Réservation conseillée | Gratuit

_{*Emanata: signes symboliques (traits de vitesse, gouttelettes de sueur, spirale d’étourdissement ou de folie, etc.) « émanant » d’un personnage pour manifester une émotion ou un mouvement.}

_{Exposition réalisée grâce au soutien de nos partenaires :}

         
 

 

L'artothèque s'expose !

Aux Rencontres Arts & Métiers d'art

Samedi 2 & dimanche 3 avril 2022 à l'Espace Mosaïque | 10h-19h

Gratuit, Entrée libre | Adresse: 47 rue Aristide Briand à Saint-Priest

Le temps d'un week-end, partez à la découverte d'artistes et d'artisans san-priots lors de la 1ère édition des Rencontre Arts & Métiers d’art ! Venez voir les créations de plus de 30 artistes, rencontrer les écrivains san-priots et observer le savoir-faire des artisants d'art (sellerie, lutherie, ébénisterie...). Vous pourrez également visiter l'exposition réalisée par l'artothèque, composée d'une sélection d'oeuvres d'art contemporain et de livres d'artistes ! Pour compléter l'ensemble, des ateliers créatifs de linogravure et de pop up seront proposés aux enfants.

L'exposition

Claude Viallat, Nathalie Grall, Bernard Rancillac ou encore Djamel Tatah…autant d’artistes reconnus seront présentés et mis à l’honneur grâce au fonds d’œuvres graphiques de l’artothèque de Saint-Priest ! Ces créations, acquises pour certaines depuis le début des années 80, révèleront les multiples savoir-faire et techniques de l’estampe présentes dans les collections.

Cette exposition sera par ailleurs l’occasion de découvrir une partie de la collection de livres d’artistes - constituée de plus de 300 documents ! Livres animés, livres de peintres ou encore livres-objets, ces œuvres sont le reflet d’imaginaires et de formes extrêmement variées, dont les techniques de fabrication et de production vous seront dévoilées.

Zoom sur Djamel Tatah

"Garçon Allongé 1 & 2" | Djamel Tatah 

Lithographie sur papier peint à la main. 2014

L’artiste

Artiste Franco-Algérien né en 1959, Djamel Tatah est un peintre et dessinateur qui traite de la notion de présence. Figuratives, toutes ses œuvres représentent des corps à échelle, voire légèrement plus grands.
Des reflets ou des doubles, les êtres qui habitent les peintures de Tatah se tiennent comme nous dans l’espace. Douces et immobiles, ces images « imposent le silence sur tout le chaos de la vie » si on en croit l’artiste.

 

L’œuvre
Les lithographies dont nous parlons ici représentent un même visage, vu de deux angles légèrement différents. Comme souvent chez Tatah, le sujet se dédouble au fur et à mesure des représentations, et gagne ainsi en consistance (ce garçon représenté n’est plus dépendant d’un seul tableau, il se met à exister au-delà d’une image)
Ses yeux clos laissent planer le doute sur son état. Endormi, rêvant, évanoui ou pire, le titre ne nous indique que la manière dont le corps est dans l’espace : allongé. A la manière d’un dormeur du val, c’est la vulnérabilité du sujet, face au spectateur debout qui le regarde, qui lui confère sa beauté et son aura : sa présence. 

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Retrouvez tout le programme des Rencontres d'Arts & Métiers d'art en cliquant ICI

Exposition commande nationale "Quotidien"

Du 21 janvier 2020 au 22 février 2020 (inclus)
Vernissage le mardi 21 janvier 2020, à 19h

Pour débuter la nouvelle année l’Artothèque expose douze œuvres créées par différents artistes dont le thème est celui du « Quotidien ». Cette production, qui viendra enrichir le fonds de prêt de l’Artothèque, est le fruit d’une commande artistique impulsée par le Ministère de la Culture, mise en œuvre grâce au partenariat entre le CNAP (Centre National des Arts Plastiques) et l’ADRA (Association de Développement et de Recherche sur les Artothèques). S’inscrivant dans la continuité des commandes de l’Etat dans le domaine du multiple, la commande « Quotidien » vise un double objectif : d’un côté elle encourage la vitalité de la création contemporaine, de l’autre elle enrichit le réseau des artothèques sur l’ensemble du territoire national. Le choix du Ministère s’est porté sur douze artistes ou collectifs d’artistes dont l’œuvre et le travail ont une proximité avec l’idée de quotidien.

©Albert De Boer

L’exposition présentée à l’Artothèque de Saint-Priest devient donc l’expression d’une diversité et d’une pluralité de langages, de visions, de formes qui reflètent bien toute la complexité de l’Art contemporain. A travers des techniques, des supports et des formats différents, ces artistes ou collectifs d’artistes nous proposent, à travers la création, un rapprochement entre l’Art et la vie, en proposant un regard à la fois analytique et poétique sur le monde qui nous entoure, notre quotidien. Téléchargez le catalogue en cliquant ici.

 

 

Informations pratiques :

  - Vernissage : Mardi 21 janvier 2020 à 19h

  - Exposition visible du 21 janvier au 22 février 2020 inclus.

   Les mardis de 14h à 19h
   Les mercredis de 10h à 18h
   Les samedis de 13h à 17h
  Visite tout public commentée gratuite les samedis à 15h

  - Entrée libre et gratuite